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"Les secrets du métier" ou : comment naît un cours de russe en vidéo de "Russie Chez Vous"

Et si je vous dévoilais les secrets de mon nouveau métier ??


Un cours en vidéo, que ce soit pour apprendre le russe ou autre chose, c'est un outil formidable pour apprendre seul et à son rythme, à condition que :

- les explications soient hyper claires, pour être comprises tout de suite

- les vidéos soient faciles à regarder et à assimiler - donc assez courtes

- il y ait des exercices d'application faciles à faire au quotidien

- il y ait des support de cours et documents d'accompagnement bien coordonnées avec les vidéos.


Cela me demande un travail long et minutieux, que j'étais assez frustrée de ne pas pouvoir vous partager.

Aussi au mois de mars 2024 j'ai commencé une série de publications pour décrire ce qui fait mon quotidien quand je suis en phase de création de cours en vidéo. Je l'ai publiée sur mes réseaux sociaux à raison d'un post par étape.

Voici le plan de l'ensemble, un peu réorganisé une fois terminé :


1 - La préparation du cours de russe 1
2 - La préparation 2 - le choix des exemples
3 - Le support de cours et le plan
4 - Les illustrations
5 - Le script
6 - Le minutage
7 - L’enregistrement : audio ou vidéo?
8 - Le montage des vidéos
9 - Les documents d’accompagnement et la mise en ligne
10 - Post-scriptum


1 - La préparation du cours de russe en vidéo

Avant de commencer la création du cours proprement dite, je dois poser les fondations :

  • Cerner le périmètre du cours : ce qu'il va comprendre et ce dont je ne vais pas parler. La particularité de mes cours modulaires, c'est d'être bien ciblés sur un thème précis, donc cette étape est essentielle.

  • Retrouver mes notes et anciennes fiches de cours : même si j'ai tout dans ma tête, je préfère éviter de tout créer de zéro si j'ai déjà écrit quelque chose sur le sujet!

  • Sur ces bases, rédiger un plan du cours (qui sera modifié plusieurs fois en cours de création, comme vous le verrez.)

  • Trouver des exemples éclairants.


Et ça, c'est une étape qui peut prendre beaucoup de temps. Car les mots ou phrases choisis doivent répondre à des critères précis :

  • bien illustrer mon propos,

  • apporter du vocabulaire simple et utile,

  • ne pas comporter un piège!


Or, Les "pièges" sont parfois des petits détail qui ne me sautent pas tout de suite aux yeux.

J’ai de nombreux exemples qui me reviennent dans les sujets que j'ai travaillé récemment, comme le cours « Alphabet russe en 5 étapes » , la vidéo « Abécédaire cyrillique russe illustré » ou le cours « Accent tonique, clé de la prononciation russe » - je vous raconte ça au chapitre suivant.


2 - La préparation 2 - le choix des exemples

Pourquoi est-ce que je passe beaucoup de temps à choisir les exemples adaptés au contenu de mon cours ?

Je veux enlever tout ce qui pourrait être un « piège » pour les débutants, c’est à dire une particularité qui ne fait pas partie du contenu du cours – et qui ne serait donc pas expliquée immédiatement.

Je vous donne des exemples sur les sujets que j'ai travaillé récemment :


ALPHABET CYRILLIQUE

Dans le cours sur l'alphabet russe, le mot-exemple ne doit pas comporter une lettre encore inconnue, ou une lettre qui ne se prononce pas comme elle s'écrit. J'ai donc choisi des mots faciles à lire et à comprendre et (autant que possible!) sans piège de lecture.

Quand j'ai créé mon  « Abécédaire cyrillique russe illustré » (publié sur Instagram et Youtube entre septembre et Novembre 2023) , je n'ai pas tout de suite trouvé des mots qui répondent à tous ces critères – ça a été un travail de longue haleine!


Par exemple, je n’ai pas utilisé le mot океа́н. C’est pourtant un mot facile à déchiffrer et comprendre, car proche du mot français océan, mais à cause de l'accent tonique il ne se prononce pas "okéann" mais "akiAnn". Je pourrai donc m'en servir dans un exercice sur l'accent tonique, mais de mon point de vue, il n'est pas adapté pour une première présentation de l'alphabet russe.


Même chose pour le mot пляж, la plage, qui se prononce en russe « pl’ach ». Un mot apparemment tout simple, mais qui relève de 2 autres cours de prononciation : les syllabes mouillées et les consonnes sonores en fin de mot.


PRONONCIATION de la langue russe

Dans mon cours sur la prononciation des voyelles russes (accent tonique), j'ai choisi des exemples qui ne comportent pas de consonne difficile à lire. Ce qui m'a enlevé beaucoup de possibilités!

A l'inverse, pour parler de la prononciation des consonnes (le cours que je suis en train de préparer en ce début 2024), je veux éviter les problèmes de lecture dues à l’accent tonique. Quand on veut bien entendre une syllabe, il vaut mieux qu’elle soit accentuée… Or dans la liste que j'avais préparée il y a quelques années, de nombreux exemples n’avaient pas l’accent sur la syllabe à entendre !! Je suis donc en train de revoir cette liste. Et ça prend beaucoup de temps.


DÉCLINAISONS RUSSES

Même chose pour présenter les déclinaisons : j'ai décidé de prendre des mots qui sont accentués sur la finale, pour qu'on entende bien comment la finale du mot change quand le mot est décliné, tout les prononçant naturellement.

J’essaie de repérer ces « pièges » dès les premières étapes, mais j’en laisse passer !!


Dans le cours sur l'accent tonique, il m'est arrivé de m'apercevoir qu'un mot-exemple ne remplissait pas les critères que je m'étais fixés, alors que j'en étais déjà au montage de la vidéo!!


Alors j’ai mis le montage de côté le temps de trouver un nouvel exemple plus adapté.

Mais cela implique de modifier aussi TOUS les documents et fichiers où ce mot apparaît :

  • diapo

  • script et bande son

  • résumé du cours

  • fiche de vocabulaire

  • fichier MP3 quand le vocabulaire est enregistré

J'espère n'avoir rien oublié! :-)))


3 - Le support de cours et le plan

Faire un cours, oui, mais pas dans le vide!

Dans le processus de création d’un nouveau cours de russe en vidéo, la première réalisation concrète est de créer ce que j'appelle "le support de cours" : des diapos avec le plan et les grandes lignes du cours, les exemples et les illustrations.


C'est une étape importante , celle où je "couche sur le papier" ce qu'il y a dans ma tête. Je vois le cours prendre forme.

A cette étape, il peut y avoir beaucoup de changements par rapport au projet initial, en particulier dans le plan du cours.


Je cherche toujours à trouver l'ordre le plus logique pour présenter mon sujet. Et c'est difficile.

A chaque fois que j’ai présenté un cours en classe de russe, j’ai revu l’ordre de mon exposé, jusqu’à trouver l'ordre le plus clair, le plus logique, le plus pertinent. Et presque à chaque fois j’ai une nouvelle idée et je corrige quelque chose.

Parfois je voudrais pouvoir tout dire d'un coup, mais ce n'est pas possible.

Quand je commence mon exposé devant un auditoire, il n'est pas rare que je sois interrompue par des questions, auxquelles je ne peux que répondre : "J'ai prévu de vous expliquer ça dans la partie suivante mais laissez moi d'abord terminer ma première partie!"


Il n'y a pas d'ordre idéal pour présenter les choses.

Mais c'est quand même ce que je cherche. Je ne me vois pas faire autrement!

Je pense que c’est ma marque de fabrique. Et une des choses qui font qu’on me dit si souvent « Vos explications sont claires ! J’ai enfin compris ! » 


4 - Les illustrations : comprendre la prononciation russe


L’intérêt de l’apprentissage par la vidéo c’est de combiner des images et du son. Les deux sont importants pour apprendre une langue vivante comme le russe.

Aussi dans mes supports et documents de cours, il n'y a pas que des lettres et des mots russes!

J'aime mettre des dessins ou des photos pour illustrer le vocabulaire. J'utilise beaucoup les ressources de l'application Canva, sur laquelle je crée mon support de cours.


Mais pour le cours de prononciation que je suis en train de créer, c'est beaucoup plus technique, car je veux montrer par des dessins les mouvements de la langue 👅 dans la bouche - puisque c'est elle qui fait tout !!


Pour les montrer en classe à mes élèves de lycée, j'avais trouvé quelques illustrations sur des sites russes, mais pas question pour moi d'utiliser dans mes vidéos des images non libres de droits.

Alors me voici devenue dessinatrice. J'ai une table lumineuse qui m'aide à reproduire mon dessin avec des variantes. Voici donc les dessins que j'ai créés en mars 2024. Sans fausse modestie, en m'inspirant de plusieurs dessins différents, j'ai bien amélioré les modèles que j'avais 😄




Et en regardant le résultat, je m'émerveille moi-même de la mobilité de notre langue.


Bon, ça c'est quand on parle russe.

Parce que en français notre langue n'est pas si mobile que ça.

Et c'est bien notre problème. Comme n'importe quel muscle, une langue qui ne bouge pas assez n'est pas très musclée ni très mobile.


Mais ça c'est justement ce je vais vous apprendre au début de mon cours sur "la prononciation des syllabes dures et mouillées en russe".


Ça vous intéresse de prononcer le russe comme un vrai russophone?



5 - Le script des vidéos

Maintenant, je vais voir si mon support de cours "tient la route" .

En regardant les diapos que j'ai créées, je m'enregistre en train raconter mon cours, comme si il y avait quelqu'un pour m'écouter.


Au début c'était hyper difficile pour moi ! Quand j'ai commencé à (vouloir) enregistrer des cours en vidéo, en 2020 et 2021 , je n'arrivais pas à parler, parce que je n'avais pas vraiment quelqu'un devant moi!

Et puis j'ai pris l'habitude , pour m'organiser dans mon travail, d'enregistrer des notes vocales. Quand une idée me passe par la tête, je prend mon smartphone et je m'enregistre en train de parler tout haut. Cela m'a permis de ne pas oublier certaines idées intéressantes comme mon cerveau fertile aime à inventer, mais qu'il oublie presque aussi vite qu'il y a pensé.

Et finalement, le plus grand bénéfice que j'ai retiré de cette pratique, c'est d'être plus à l'aise pour parler devant mon micro!

Au passage, je vous recommande cette pratique pour vous entraîner à parler une langue que vous êtes en train d'apprendre – le russe, par exemple ! J'ai découvert que pour se mettre à parler, il suffit de ... se mettre à parler tout seul, pour commencer!


Mais revenons à la création de mes cours.

Pour créer ce que j'appelle le "script" du cours, j'utilise depuis un an une application de reconnaissance vocale : je parle et elle écrit.

Bon, elle n'écrit pas toujours ce que je dis, loin de là! et il y a beaucoup à reprendre ensuite, mais cela me permet d'avoir un brouillon qui ressemble vraiment à ma façon spontanée de parler.

La phase suivante, c'est donc de reprendre le texte obtenu pour le mettre en forme.

Cela me permet aussi de vérifier son adéquation avec le contenu des diapos.

Et là...


En plus du travail sur le texte, il y a du travail sur les diapos.

Je trouve toujours des détails à rajouter ou enlever.

Soit sur la diapo, et je dois modifier le script, soit dans le script, et je vais modifier la diapo.

Souvent je divise le contenu d'une diapo en plusieurs, pour plus de clarté.


En relisant mon texte, je me rends compte que l'ordre n'est pas assez logique, et je modifie le plan. Ce qui implique parfois de modifier des diapos, ou de changer leur ordre.

Je fais donc des aller-retour entre les diapos et mon script.

Ce qui peut durer plusieurs heures.

Mais je ne vois pas le temps passer !


à suivre...


Dans un second article, vous retrouverez les 5 chapitres suivants :

6 - Le minutage

7 - L’enregistrement : audio ou vidéo?

8 - Le montage des vidéos

9 - Les documents d’accompagnement et la mise en ligne

10 - Post-scriptum



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